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Toi, toi mon toit

Publié le 15 juin 2022 · Temps de lecture estimé 6 minutes
toit végétal
toit végétal
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Aujourd’hui, on vous invite à prendre de la hauteur, à tendre vers les sommets, à toucher les étoiles… Bon, ok ! On va redescendre de quelques nuages : direction les toits.

Un espace qui, jusqu’à l’avènement des panneaux photovoltaïques, n’était pas vraiment perçu comme riche de potentiel à exploiter. Et pourtant ! Pas besoin d’attendre le décret tertiaire pour décider d’investir et de rentabiliser cette surface qui, trop souvent, se dore la pilule.

Le toit, partie intégrante d’un projet immobilier

La Présidente d’un grand groupe de promotion immobilière, ravie de nous annoncer la commercialisation, ces prochains mois, de son nouveau projet de bureaux pour l’un de ses clients ne manquait pas de souligner : « Et le toit sera arboré et végétalisé, le tout en espaliers. Car c’est incroyable comme les toits des entreprises comme du secteur Tertiaire, encore trop souvent, ne servent à rien, quand ils ne sont pas laids !»

« Toi, toi mon toit
Toi, toi mon tout mon roi… »

Vous vous souvenez de ce tube très années 80 chanté avec entrain par Elie Meideros ? Sinon, allez donc vite l’écouter sur Youtube.

Car le toit des bâtiments est bien en train de s’imposer comme le nouvel Everest sexy. Rien que cela ! Un rayon de soleil, un bon parasol, une bonne connexion Wi-Fi (indispensable si l’on veut voir réussir TOUT projet, notamment au moment de le faire décoller de quelques étages) et hop ! Le toit devient tendance.

Commençons par rêver et paresser … Les hôtels ont indéniablement été les premiers à sentir tout le potentiel de cette surface, souvent assez vaste pour y accueillir terrasse, long-chairs (sur lesquels bronzer sous les latitudes adaptées) et autres DJs, le tout un cocktail à la main, l’autre caressant l’eau de la piscine à ses pieds.

C’est ainsi que le roof-top est né.

Lieu tendance par excellence, le roof-top est devenu un véritable marqueur des hôtels internationaux, de New-York à Barcelone. Mais la démocratisation du toit terrasse est en route avec des 4* régionaux qui décident eux aussi, lors de leur rénovation, d’asseoir leur nouvelle image avec un lieu emblématique d’où embrasser tout l’horizon.

 

Le toit n’est pas la toiture

« Pardon ? » C’est ici qu’il convient d’opérer un distinguo…

En effet, le toit se doit ici d’être plat ! On oublie donc les toitures à deux pans, adoptées depuis des siècles dans certains départements (grosso modo : au-dessus de la Loire, dans nos contrées) tout simplement pour faciliter l’écoulement des précipitations…

Avec le réchauffement climatique et sa manifestation la plus avérée sous forme de sécheresse, même la façade atlantique, de Brest à Biarritz, se met à transpirer… Exit donc tuiles et ardoises ! Les architectes et promoteurs savent aujourd’hui bâtir et construire à plat… la tête légèrement penchée.

Zoom sur le toit écologique, une surface verte et un régulateur à ne pas négliger

En effet, pour jouer au bon élève concerné, on ne manquera pas de souligner que le toit écologique, aussi appelé éco toit, est un sérieux investissement écolo.

Selon le rapport du LEPTIAB de La Rochelle et du CRITT Horticole, l’apport d’une végétalisation génère ainsi une économie de 20% à 30% sur l’exploitation de la climatisation du niveau situé sous la toiture. Les végétaux font office de filtre en absorbant les particules en suspension et améliorent la qualité de l’air, la pluie les dirigera ensuite vers le substrat. Ainsi grâce à la photosynthèse, les plantes des toits végétaux contribuent à réduire la quantité de CO2 dans l’atmosphère.

Différentes toitures vertes

Le concept du toit végétalisé, consiste donc à recouvrir un toit plat d’un substrat planté de végétaux. C’est ce support de culture qui va assurer la pousse de ces derniers. Envie de chlorophylle (et de bonne conscience) depuis votre toit ?

Les toitures vertes dites extensives : bonne nouvelle ! Elles ne nécessitent aucune modification de la structure du bâtiment. La mise en place reste assez simple en privilégiant des plantes à enracinement superficiel qui ne demandent ni beaucoup d’eau, ni gros entretien. Ça pousse tout seul, quoi ! On veillera juste de temps à autre à opérer un coup de désherbage pour en déloger les espèces envahissantes, et à diligenter des inspections de sécurité de la membrane.

Usage recherché ? Pas vraiment pour y installer mobilier de terrasse ou de bureaux outdoor, ce type de toiture crée davantage un effet visuel, une respiration entre deux bâtiments ainsi reliés visuellement le cas échéant. Les ruches sont une option.

Les toitures vertes intensives simples, aussi appelées toitures-jardin « légères ». On gagne ici « en hauteur » puisqu’elles sont composées de petits arbustes, de plantes vivaces et/ou de gazon.

Usage recherché ? On commence ici à entrevoir la possibilité d’y accueillir ses clients (« Oh ! Vous aussi vous faites votre miel ? »)  comme ses salariés, occupés à travailler non plus en télétravail mais « en mode extérieur », le portable sur les genoux, un peu de protection solaire sur le nez.

Les toitures vertes intensives : le nec plus ultra. On commence ici à parler de jardins suspendus, avec petits chemins, galets et graviers blancs, lames de parquet au sol, bassins et fontaines, alcôves verdoyantes, mobilier digne d’une plage privée à St-Tropez avec transats chics … Seule condition : une toiture plate ou supportant une pente de 15 degrés maximum.

Usage recherché ? Mojitos à gogo pour célébrer le dernier gros contrat remporté en interne ! Le feu d’artifice est même hautement envisageable. Résultat : toute la ville en parle. Car c’est bien de quoi il s’agit ici aussi. Renvoyer une image moderne qui attire clients comme futurs collaborateurs, qui ont le sait, sont de plus en plus volatiles et courtisés.

De quoi, au moment de conclure ce billet, nous pencher (pas au-delà de 15° vous l’avez compris) sur l’utilisation tout sauf lifestyle du toit : une surface sur laquelle poser des panneaux photovoltaïques.

Car oui, l’équation énergétique du secteur tertiaire exige en effet le recours à une production alternative de moindre coût. Enjeu qui interpelle aussi bon nombre d’entreprises, séduites par l’idée de produire leur propre énergie au service de leur développement.

Bref ! Comme on le voit : le toit n’est pas une voie de garage.

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Catégories : Construction durable

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