Qu’on se souvienne : dans le célèbre conte de Perrault, “Les trois petits cochons”, chacun d’entre eux construit sa maison pour se protéger du loup. L’une est en paille, une autre en bois et la dernière est en brique.
Et si les deux premières préfiguraient la construction durable ? Peu ou prou ? Poussons la porte.
La construction, un secteur énergivore
7,8 Md d’humains sur terre, des déplacements dans tous les sens entre les deux hémisphères, un accroissement des activités humaines tout azimut… Les conséquences de notre activité sur l’environnement sont désastreuses et font la une des JT depuis déjà quelques temps. Et comme si cela ne suffisait pas, nous apprenons encore que le secteur du bâtiment fait partie des plus énergivores (avec 45% de la consommation totale, les bâtiments sont la source la plus énergivore en France, même devant les transports !). Pas de panique ! On respire un grand coup. Des solutions existent et les professionnels du bâtiment transforment leur méthodes de travail en vue de penser des habitations plus respectueuses de l’environnement et répondre aux enjeux environnementaux actuels : zoom sur l’écoconstruction.
Construction durable : créer des bâtiments à impact neutre
Ecologie, économie, écoresponsable… l’écoconstruction entre en pleine résonance avec cette sémantique à laquelle nous sommes bien rôdés. Il s’agit en effet de créer des logements à l’impact carbone neutre, qui soient également plus sains pour les populations qui y habitent.
Dans les faits, on va chercher à tirer parti au maximum des apports naturels environnants en se grattant la tête, par exemple :
- Comment le terrain est-il exposé ?
- Quel est le taux d’ensoleillement dans la région ?
- Quel type de structure est à envisager ?
- L’installation de panneaux solaires est-elle possible ?
Bref ! On serre d’un coup sec la ceinture aux modes de construction et de consommation d’antan, on remonte ses bretelles pour mieux innover et on cesse de creuser le trou de la couche d’ozone.
Construction durable : avec quels matériaux ?
Arrivés à ce point de lecture, vous devez vous demander en quoi est construit un écohabitat ou une écoconstruction ? Bonne-question-merci-de-nous-l’avoir-posée !
Les constructions dites écologiques sont considérées comme telles d’abord du fait de leurs matériaux bio-sourcés (ils sont issus de la biomasse végétale ou animale). Cela peut par exemple être :
- Des panneaux en fibres végétales
- Du béton de chanvre ou de lin
- Du bois
- La ouate de cellulose (pour isoler)
- De la paille…
« Comme dans la maison de l’un des 3 petits cochons ? » On sent votre scepticisme… Mais sachez que la construction durable intègre toujours une partie de ces éléments à différents niveaux de son squelette : en ossature directe (panneaux ou encore béton), en mortiers, en liants ou encore en couches d’isolation. C’est donc une condition sine qua none de l’éco-construction, mais ça n’est pas la seule, ça serait trop simple (on vous en dira plus dans un prochain article !).
Démocratiser la construction durable
Sous l’effet de vents porteurs soufflés tout à la fois par notre monde, et le législateur qui se pose à son chevet (la filière des matériaux biosourcés est l’une des 18 filières classées vertes* d’avenir par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable), ce mode de construction doit se démocratiser.
Il s’agit par conséquent de le rendre abordable tant par le prix des matériaux que par les compétences nécessaires à sa réalisation. Enfin, de par sa nature écologique et économique, l’écoconstruction a vocation à faire évoluer dans un sens global les comportements des usagers (oui, oui, vous êtes concerné.e aussi !) Ça n’est pas parce que certains pays comme l’Allemagne parlent ici de maisons “passives” que l’on ne doit pas pour autant, au quotidien dans ses pratiques et usages, se montrer pro-”actifs”.
Envisager un bâtiment économe en énergie et dont la réalisation est la moins polluante possible, voilà la raison d’être de la construction durable. Mais cela nécessite de répondre à un double enjeu : faire évoluer les normes de construction actuelles pour préserver un environnement en péril et sensibiliser les masses quant à l’usage de ces constructions, pour un effet sur le long-terme.
*La filière des matériaux biosourcés est l’une des 18 filières classées vertes d’avenir par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable. Il s’agit bien d’une filière stratégique pour l’avenir, permettant de lutter contre le réchauffement climatique et de préserver les ressources terrestre.