Vous voulez produire votre effet autour de la table familiale un dimanche ? Lancez donc cette devinette : « qui sait ce qu’est la biophilie ? » Gageons que personne ne saura vous répondre.
Vous pourrez alors jouer les Monsieur ou Madame « je sais tout » et expliquer qu’issue du grec, « bio » signifie la vie et « philia » l’amour. En bref, l’amour du vivant. Une philosophie qui peut aisément se décliner au quotidien sur le lieu de travail. Ou comment la nature s’impose autour de soi comme une source inépuisable d’inspiration.
Rétablir et créer des environnements de vie et de travail plus sains
Vivement encouragée dans les années 1980 par Edward Osborne Wilson, biologiste américain qui réaffirmait que le contact avec la nature ne pouvait qu’être bon pour l’être humain, la tendance du design biophilique n’a fait que bourgeonner et s’épanouir au sein des espaces de travail.
Fini le gris des murs aux plafonds, les matériaux froids comme le béton ou la pierre : la biophilie propose une nouvelle écriture des espaces et du rapport que nous entretenons avec eux. Il repose sur trois piliers :
- une nature réintroduite dans l’espace au profit d’un lien visuel stimulant pour les salariés (d’où la présence de l’eau, une réflexion sur le renouvellement d’air, l’étude d’une lumière dynamique…)
- des analogies naturelles, que ce soit dans les formes travaillées ou les matériaux choisis. La nature a horreur du vide, c’est bien connu mais de là à faire de son open space une jungle, peut-être pas
- la nature même de l’espace en jouant des perspectives
Quand il ne s’agit pas seulement de plantes vertes dans les bureaux
Si tel est votre premier réflexe, arrivé à ce point de lecture, on ne manquera pas de saluer votre enthousiasme, tout en vous glissant aimablement que l’approche biophilique c’est un petit peu plus ambitieux que cela.
Même si la végétation y trouve sa place, on ne se contente pas de poser ici ou là une ou deux plantes vertes, mais bel et bien d’envisager de façon plus large la lumière naturelle, les vues sur la nature, les textures ou matériaux naturels choisis. Avec, toujours, un œil sur Dame Nature, votre première source d’inspiration.
Partant de là, nous vous suggérons ce petit carnet de tendances qui tient en quelques points essentiels :
- Faites entrer vos bureaux en résonance avec votre environnement géographique. De quoi choisir des matériaux naturels (bois, laine, cuir, pierre) typiques de votre région et de préférence issus d’une production locale.
- C’est bien connu : les fenêtres sont des yeux ouverts sur l’extérieur. De quoi privilégier des ouvertures sur de la verdure, des éléments naturels comme un plan d’eau ou des collines au loin.
Quand on n’a pas tous la chance d’avoir des bureaux « au vert »
On vous entend déjà de loin nous dire que vos locaux sont situés en plein centre-ville, plantés sur une dalle béton avec accès direct au parking. Et cerise sur le gâteau, avec vue très dégagée sur les immeubles en face.
Sachez juste que si l’extérieur reste contraignant, l’approche, pour ne pas dire la solution biophilique, va se concentrer sur l’intérieur :
- Sélectionner pour sa décoration des couleurs directement inspirées par le règne végétal : l’orange, en écho à un coucher du soleil, le vert, qui évoque toujours le printemps renaissant, le jaune, qui claque au soleil comme un champ de blé. Évidemment, faire appel à un architecte d’intérieur spécialiste du design d’espaces professionnels n’est pas idiot.
- Côté mobilier, opter pour des meubles et accessoires aux formes et motifs organiques fait sens : tables basses ovales ou sinueuses, fauteuils arrondis ou au dossier incurvé… La même réflexion sera appliquée à vos sols via des références (in)directes à la nature : tapis et moquettes à motifs, voire au travail de découpage, évoquant des vagues, un chemin de galets …
- Vous n’avez ni terrasse, ni de petits balcons où poser le pied pour vos collaborateurs ? Voyez comment aménager en intérieur un espace dans l’espace, au plus près d’une source lumineuse : de quoi y placer plantes et végétaux vivants (qu’il conviendra de chouchouter).
On l’aura donc compris : le design biophilique consiste à intégrer la nature à tout environnement bâti pour au final, concevoir des lieux bien pensés en vue de relier les êtres humains à un environnement naturel parfois perdu de vue. « Si tu ne vas pas à la nature, la nature viendra à toi », en quelque sorte.
L’intérêt ultime pour une entreprise de faire appel au design biophilique réside dans un environnement green propice à l’inspiration et à la productivité des collaborateurs. Il ne vous viendrait pas à l’idée d’aller chercher à boire dans un rocher ou de lancer votre canne à pêche dans un champ ? Hé bien, de la même manière, il n’est pas possible de nourrir sa créativité dans un environnement monotone ou de trouver de nouvelles idées dans un espace encombré.
Grâce au design biophilique, on ne se rend plus désormais au bureau… mais on va exprimer tout son potentiel de salarié le nez au vent, les pieds dans l’eau (ou presque).
