Accueil E Aménagement d'espace E Le space planning ou comment activer la mobilité entre 4 murs

Le space planning ou comment activer la mobilité entre 4 murs

Publié le 22 septembre 2022 · Temps de lecture estimé 5 minutes
space planning
space planning
Partager

Ô ! Cher lecteur… Nous savons que tu es de plus en plus séduit par le ton de nos articles tout autant que par l’angle que nous pouvons à chaque fois privilégier. Et d’angles, il va en être précisément question aujourd’hui, qu’il s’agisse d’évoquer des choix esthétiques opérés ou de composer avec les surfaces et les volumes… Bref ! L’aménagement intérieur.

Oui mais pas n’importe lequel : celui qui adresse l’univers tertiaire. Avec des entreprises bien décidées à encourager leurs salariés à se mouvoir dans leurs bureaux… fût-ce entre quatre murs. Au fait, le space planning te dit quelque chose ? Bon, on t’explique …

L’open space, « un peu, beaucoup, passionnément, plus du tout »

Entre nouvelles attentes des salariés post-Covid, le télétravail et la réflexion engagée par les entreprises pour retenir les talents, le poste de travail « attitré et on n’en bouge plus », vissé à son pot à crayons, est en passe de devenir has been… Bienvenue dans l’ère de la flexibilité.

La nature qui trace son chemin entre les bureaux, faisant souffler, à grand coup de paysage all-over sur les murs, de dalles « feuillues », de moquette « galets », un vent apaisant de dépaysement, de chlorophylle et d’évasion pour mieux aérer l’esprit du salarié (stressé), tout en dépoussiérant ses circuits neuronaux…

Autant de thèmes que nous avons eu l’occasion d’aborder ici et qui ne pouvaient que nous amener, en toute logique vers le space planning ou, en bon français : la planification de l’espace… bien pensé ! Car tout l’exercice est là.

Mais back to the future, pour commencer

Si le space planning commence à se mettre en place (et pas seulement dans les groupes du CAC40), ses premiers pas remontent bien plus en amont du XXIème. En fait, ce courant est daté des années 1990, dans la foulée de l’âge d’or de l’open space. Alors, évolution du management qui se soucie désormais des masses « laborieuses » et à leur bien-être ? Ou influences des sciences sociales et autres anthropologues (collab’ qu’il est toujours bon d’entendre au moment de jauger ce qui change dans le rapport de l’homo erectus au travail) ?

Toujours est-il que l’idée d’aménager l’espace de travail en offrant plus de confort aux salariés commence sérieusement à faire son nid dans les esprits…

Fini le « cublicle qui asphyxie », imaginé en 1968 par le designer américain Robert Probst ou encore les cloisons façon administration… Et ce, alors même qu’en 1950, les frères Eberhard et Wolfang Schnelle imaginaient eux, dans un grand élan green le bureau paysager (quasiment une jungle : prendre une liane pour aller rejoindre le collègue au fond à droite !). Comme quoi, en matière d’aménagement de bureaux rien ne sort vraiment ex nihilo : tout a déjà été fait, voire contredit, mais ça ne prend pas toujours à la vitesse escomptée. En fait, ça infuse pendant des décennies, bien souvent, avant de :

  • traverser l’océan atlantique
  • descendre jusqu’au niveau des PME de notre hexagone
  • qui pourront faire un joyeux mix de tout ce qui a déjà été testé…

Post-it : De l’art de choisir un bon space planner

Un re-planning, comprendre déménager pour investir un nouvel espace, est l’occasion idéale de « tout revoir » de son organisation interne et de l’attribution des espaces… et par conséquent de faire appel à un space planner. Qui saura aussi très bien (re)composer avec l’existant, si tel est le choix de l’entreprise.

Avec pour « marraines » penchées au-dessus de son berceau, tout à la fois l’architecte et l’anthropologue, le space planner a pour mission de ne surtout pas répéter ce qui a déjà été fait ailleurs (voire avant). Son approche veille au contraire à fuir toute standardisation, au profit d’un nouvel aménagement des espaces de travail. Un œil sur l’architecture d’intérieure, un autre sur les us et coutumes des salariés qu’il s’agira dans le cas présent de « chahuter » un peu (autrement dit, les sortir de leur zone de confort pour encourager la mobilité, la fluidité et la convivialité).

On peut donc résumer approche du space planning en quatre phases :

  • En premier lieu, l’analyse des éléments auxquels il ne peut déroger. Contexte législatif en vigueur et contraintes règlementaires, voire environnementales : il s’agit de composer avec les effectifs en place tout en respectant les règles de sécurité et normes attendues. L’analyse portera aussi sur la physionomie même du site. Les contraintes, mais aussi opportunités, résidant aussi bien dans l’ancien que dans le neuf.
  • Une seconde phase, dite de zoning. Dans la foulée de l’audit des besoins de l’entreprise commanditaire (tant de salariés avec telles pièces à prévoir pour tels usages), il passe à la réalisation du plan d’aménagement avec répartition, attribution et distribution des différents espaces. Accueil, espace-détente, espace restauration, réserve pour les fournitures, salles de réunion, open-space par-ci, petits bureaux par-là, phone box pour entretien privé… Entre macro-zoning (pour les services de l’entreprise) et micro-zoning (implantation par poste de travail), un bon space planner est riche d’idées et d’esquisses. Il sait aussi alerter sur les bons et mauvais usages au quotidien.
  • Troisième étape où tout va prendre corps : la réalisation des travaux qu’il suivra attentivement avec les entreprises sollicitées. De quoi veiller à l’isolation des locaux, aux éléments d’aérations, au chauffage, à la climatisation, etc.
  • Dernière étape : l’aménagement intérieur. Ce qui signifie coordonner le mobilier et les éléments de décoration (du choix des tonalités de peinture aux luminaires), les équipements, les accessoires de cuisine tout comme ceux des sanitaires. Confort se doit de rimer avec réconfort !

Partager
Catégories : Aménagement d'espace • Conduite de projet

Tous les articles récents