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« Il est trop beau ton bureau ! » Oui, mais lequel ?

Publié le 13 mai 2022 · Temps de lecture estimé 4 minutes
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Confinement(s), déconfinement(s), repli chez soi, retour au travail… Ces deux dernières années, marquées par une crise sanitaire mondiale, n’auront pas manqué de chahuter notre rapport au travail. Avec une nouvelle litanie entonnée : le salarié occidental serait prêt à déserter ses « bons vieux bureaux hérités des Trente Glorieuses », préférant désormais œuvrer depuis chez lui ! 

Alors en 2022, où en sommes-nous réellement de cette « tendance » ? Mythe ou réalité ? Le point sur ce qui pourrait ressembler à une nouvelle… légende urbaine.

L’Homme, cet animal social

Une chose est sûre : après avoir découvert, avec plus ou moins de pratiques hasardeuses à ses débuts, les joies du télétravail avec des « Vous voyez mon écran, là ? » ou encore « Ton micro est coupé Thierry… », le salarié s’est mis à déprimer. Hé oui, fini le confort de ne plus avoir à se précipiter pour choper sa ligne de bus et arriver à temps au travail… Terminé le plaisir de pouvoir gagner 30 minutes, voire 1 heure de sommeil en plus… La réalité s’est vite (ré)imposée : 

  • Manque de place chez soi pour s’isoler : tout le monde n’a pas la chance de disposer de 100 m2 avec une pièce dédiée au travail. Sinon, transformer la buanderie en bureau au milieu des packs de lessive.
  • Difficulté à se concentrer : certains se sentent perdus loin de leurs repères habituels : « mon pot à crayon me manque tant »
  • Grosse fatigue à devoir gérer, ses dossiers urgents, ET les devoirs des enfants 

Bref, un surinvestissement confirmé par de nombreuses études : les Français ont eu vite fait de culpabiliser devant leur ordi, assis à la table de la cuisine… 

Même si les études attestent que la productivité n’a en rien chuté pour celles et ceux qui ont connu le télétravail, les sociologues, forts d’observations qui ne datent pas de la Covid, n’ont pas manqué de rappeler que l’Homme est un animal social ! Un peu comme une plante : faute de lumière, il dépérit. Comprendre : faute de collègues (un peu sa chlorophylle à lui), il a vite fait de piquer du nez. Comme un ficus mal arrosé, on vous dit.

Pour autant, faut-il entendre que cette envie de revenir au chaud parmi les siens doit être dupliqué à l’identique ? Comme dans le monde d’avant ? Pas si sûr…

Retour au bureau, de quelle manière ?

On entend souvent dire que de tous temps confronté à des crises, l’Homme est frappé, une fois passé les premiers effets qui l’ont marqué, d’amnésie. « La Covid ? Quelle Covid ? Mars 2020, on était confinés ? ah, bon ? J’ai déjà oublié. »

Psychologues comme historiens en attestent. C’est un réflexe ! Pour autant : une donnée est bien en train de s’enraciner dans les esprits, qu’il s’agisse de celui des dirigeants, managers ou salariés : le retour au bureau (et la vie qui va avec) s’accompagne déjà de variations.

Nous vous avons déjà illustré comment l’open-space donné pour mort, connaissait en fait une nouvelle vie, à condition de se voir réinventé et savamment aménagé. De la même façon, nous n’avons pas manqué de faire un focus sur le biodesign, un autre encore sur la nécessité de proposer au fil de la journée, différentes postures de travail à ses salariés, muscles comme neurones ne s’en portant que mieux…

Et ainsi est né, au croisement de toutes ces tendances et envies manifestées, le concept de flex-office ou travail sans bureau fixe. Le principe étant de partager les espaces communs et ainsi laisser libre cours aux échanges, au partage et à l’optimisation des espaces de travail.

Arrivé à ce point (et pour convaincre les plus sceptiques ?), nous ne manquerons pas de signaler que 50 % des actifs français qui déclarent ne pas être réfractaires à travailler sans bureau attribué, à condition qu’ils aient accès à un espace de travail avec tous les outils dont ils ont besoin, en premier lieu une bonne connexion Wifi ! (source enquête Sociovision 2019).

Finalement, on retiendra donc que si on a pu entendre ici ou là que :

  • Ployant sous le poids financiers des baux immobiliers, bien des entreprises n’étaient pas réfractaires à voir le télétravail se diffuser abondamment…
  • les salariés étaient devenus individualistes…
  • les espaces privés de coworking, les cyber-cafés ne dataient pas d’hier…

…Dans les faits : en 2022, Back to the futur, notre vie professionnelle n’est pas appelée à se couper ni physiquement, ni totalement de murs dédiés avec l’adresse valorisante de son employeur, ni encore moins d’une tribu : ses collègues avec lesquels interagir et se ressourcer. Les hommes et les femmes changent. À l’occasion. Aux bureaux de savoir l’entendre…

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Catégories : Tendances

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